Si Nuevo Medievo comme tous les disques de Borja Flames, mélomane cannibale, convoque un certain nombre d’autres d’artistes, c’est pour organiser entre eux des rencontres inattendues, et les disséquer chacun dans une pulsion à la fois scientifique, érotique, amoureuse et gastronomique avant de s’en affranchir et de tirer dans toutes les diagonales des traits authentiquement inouïs.
Un grand poème sériel où tout communique avec tout d’une chanson à l’autre, textes, musiques et obsessions, en un vaste cycle savamment construit. Un théâtre sonore où les androïdes rêvent de moutons électriques, un grimoire où les enluminures à main levée voisinent avec les circuits imprimés et où chaque phrase tient de la confidence indéchiffrable, du poème jivaro, de la formule à désorceler.
« Sauce chien... » est un conte philosophique involontaire (il s’est joué de nous). Il n’y a eu qu’à descendre et monter le seau dans un « puits plein de chansons ». Geste avéré plus joyeux qu’éreintant. On s’y mange le nez, on veille sur les petits. Sont englouties autant de bizarreries que de mets parfaits. L’on boit, et appareille en fumerolles. Et l’on vivotera cailloux.
De ses voyages, Vincent Moon (Petites Planètes) ne rapporte pas que des films, il collecte également des chansons. Contemporaines ou traditionnelles, interprétées par des professionnels ou non, enregistrées in situ, hors studio, hors salle de représentation, tout simplement de la musique vécue et transmise. Ce sont ces belles chansons que Le Saule a voulu réunir sur un bel objet.
Le trio propose huit titres arrangés dans une ancienne grange où ont été déployés des circuits électriques quasi fermés. Ils ont mis en rythmes, en harmonies et en textures la transmission de ces textes et mélodies empruntés à la mémoire commune des humanités, souvent rurales, qui aiment conter des histoires et offrir ainsi un spectre élargi à nos existences.
Racconto artigiano ("le conte artisan") fait suite à quelques trois ou quatre années de recherches, récit d’un ensemble d'expériences, ainsi lui-même une sorte de document, un répertoire d’ébauches livrées telles quelles, tout à fait brutes et rendues inquiétantes par leur sécheresse, tout comme le conte populaire - s’abstenant de parler - est une vue offerte sur l'horizon du mutisme.
Chaque chant est un nouveau pays et Léonore Boulanger est plusieurs dans sa voix. Avec Jean-Daniel Botta, ils peuplent une langue kaléidoscopique de Sisyphe heureux dans l’art du collage, du recommencement, de la mathématique des enfants. Ce quatrième album se décline dans ses harmonies et ses diaphonies comme une sorte de manuel de souffle et de préhistoire du chanteur.
Une oeuvre de trouble et de plaisir, un grimoire numérique qu’on doit feuilleter à l’envers pour déchiffrer d’improbables chansons futuristes comme troussées par un Moondog technoïde, apprendre des danses absconses en même temps que certaines vérités neuves sur les soucoupes volantes, se fabriquer des idées folles à propos du folklore ordinateur.
On voudrait parcourir des signes musicaux anciens et confus, qu’aucun testament n’a cédé en héritage. C’est un disque qui devrait échouer sans cesse à adopter les usages d’une maison. Le fait de contenir les qualités d’une maison affecte cette maison, c’est pourquoi elle est indomptable.
Dans les modes anciens du Radif - le répertoire classifié à la cour des rois Qâjar entre 1840 et 1920 - se rejoue la poésie amoureuse des XIII et XIVe siècles. Singulière extase, enlacements des voix, houle du kamântche, souffles du vieil harmonium, tintinnabulum de l'orgue sous les doigts du maitre de chapelle — explore et implore ça qui fait voir le coeur et tous ses grands pouvoirs.
De ses voyages, Vincent Moon (Petites Planètes) ne rapporte pas que des films, il collecte également des chansons. Contemporaines ou traditionnelles, interprétées par des professionnels ou non, enregistrées in situ, hors studio, hors salle de représentation, tout simplement de la musique vécue et transmise. Ce sont ces belles chansons que Le Saule a voulu réunir sur un bel objet.
Après la troisième mue du serpent, dans la saison bleue, à dos d'origami vous avez franchi le premier miroir, vous avez usé vos yeux dans le reverse song, vous avez cherché la règle du jeu, vous avez plongé dans le ventre de la figue, vous grimpez, vous tournez ne repassez pas par la case départ, vous savez toutes les langues et plus rien : vous êtes arrivé vous êtes bien en Feigenland.